ROBYN ORLIN, CAMILLE & PHUPHUMA LOVE MINUS

Alarm Clocks

ROBYN ORLIN, CAMILLE & PHUPHUMA LOVE MINUS

Alarm Clocks

Alarm Clocks are replaced by floods and we awake with our unwashed eyes in our hands… A piece about water without water
C’est à l’invitation de la Philharmonie de Paris que la chorégraphe Robyn Orlin a eu l’idée de réunir la chanteuse Camille et le chœur d’hommes sud-africain Phuphuma Love Minus, gardiens de l’isicathamiya, une pratique mêlant chant a cappella et danse légère. Entre concert, danse et performance, ces artistes aux personnalités fortes et au talent incontestable, nous plongent au cœur d’un spectacle atypique et fascinant qui prend pour thème l’eau.

sam. 15.02.25 > 20h
Anglet > Théâtre Quintaou

Danse - Musique
Durée : ≈ 1h15

Tarifs

  • Enfant & adhérent 15-25 ans : 30 €
  • Adhérent réduit : 30 €
  • Adhérent classique : 38 €
  • Tarif plein : 46 €
Places numérotées

Un projet de : Robyn Orlin / Chant, danse : Camille, avec les membres de la chorale Phuphuma Love Minus : Mlungiseleni Majozi, Saziso Mvelase, Lucky Khumalo, Mqapheleni Ngidi, Jabulani Mcunu, Amos Bhengu, Siphesihle Ngidi, Mbongeleni Ngidi , Mbuyiseleni Myeza, S'yabonga Majozi / Chef de chœur : Lucile Chriqui / Costumes, décor : Birgit Neppl, Robyn Orlin / Vidéo : Eric Perroys / Son, régie générale : Zak Cammoun / Conception lumière : Vito Walter / Administration, production : Damien Valette / Coordination : Camille Aumont / Admininstration Phuphuma Love Minus : Steven Faleni / Création 2025

Production : City Theatre & Dance Group, Damien Valette Prod 
Coproduction : Cité de la Musique-Philharmonie de Paris / La Filature, Scène nationale de Mulhouse / City Theatre & Dance Group

C’est à l’invitation de la Philharmonie de Paris, que Robyn Orlin a eu l’idée de réunir les Phuphuma Love Minus et la chanteuse Camille. Des artistes qu’elle connaît bien pour avoir déjà travaillé dans le passé avec l’une et avec les autres (et réciproquement) – les uns et l’autre n’ayant (encore) aucune expérience commune. Chœur exclusivement masculin, les Phuphuma Love Minus pérennisent la tradition et le répertoire chanté-dansé de l’isicathamiya (mot intraduisible, dont la racine signifie « marcher furtivement », à la manière des chats) – un genre né au tournant des XIX et XXe siècles dans les faubourgs de Durban et Johannesburg, parmi les ouvriers zoulous contraints à l’exode rural. Leur chant a cappella, alternant appels et répons entre le leader et les autres membres du groupe, s’accompagne d’une danse souple et « furtive », exécutée pour ainsi dire on tip toe, sur la pointe des pieds. L’isicathamiya se caractérise enfin par l’élégance extrême de ses représentants – élégance qui, au même titre que leurs qualités vocales, est un enjeu dans les compétitions qui opposent les différentes formations. Robyn Orlin a découvert les Phuphuma Love Minus en 2008 et, début 2009, elle créait avec et pour eux Walking next to our shoes... intoxicated by strawberries and cream, we enter continents without knocking..., une pièce qui a depuis tourné dans le monde entier. Si elle est le plus souvent entourée par ses musiciens, Camille aussi chante parfois a cappella et elle joue de toute l’amplitude d’une voix au registre étendu, aux riches sonorités, mais qui n’exclut ni les ruptures ni les dissonances. Elle aussi engage tout son corps dans son chant, elle en fait un instrument de percussion, par exemple, et elle danse aussi (mais pieds nus). Elle aussi manifeste une élégance indéniable. Cependant là où les Phuphuma sont attachés à une tradition, à des codes (vocaux, gestuels, vestimentaires), là où leur style est marqué par la recherche d’harmonie et une relative retenue, Camille est perçue comme iconoclaste, on l’a même dite « condamnée à l’originalité ». Et de fait, elle revendique des influences multiples qu’elle intègre et s’approprie, et s’autorise des excès, des poses, une sauvagerie certaine. En ce qui la concerne, la première collaboration avec Robyn Orlin remonte à Ilo veyou, spectacle musical (faisant suite à l’album éponyme) dont la première a eu lieu en septembre 2011 dans la Chapelle du Couvent des Récollets à Paris. Pour ce qu’ils sont, ce qu’ils font, ce qu’ils savent, pour ce qui, chez les uns et l’autre (et réciproquement), s’oppose ou se ressemble, Robyn Orlin a donc eu l’idée de réunir Camille et les Phuphuma Love Minus – peut-être aussi en a-t-elle eu l’idée, parce que, tout simplement, ça l’amuse, le principe de la confrontation entre une femme blanche et un chœur d’hommes noirs. Et comme thème de leur rencontre (improbable ?), elle a pensé à l’eau, élément matériel et symbolique commun à tous, vital pour tous, mais appréhendé différemment selon les lieux, les climats, les cultures (et les domaines où elle intervient). L’eau, on le sait, n’a pas de forme – et pas davantage de couleur, de goût ou d’odeur. Autant dire que, dans la mesure où c’est Robyn Orlin qui mène le jeu, il est difficile de prévoir ce que sera cette création... Ou, encore, qu’on peut s’attendre à tout !

Myriam Bloedé