AHOUVI

Yuval Rozman

Compagnie Inta Loulou

AHOUVI

Yuval Rozman

Compagnie Inta Loulou

À la suite d’une relation intense, à la fois paradis sensuel et tombeau ténébreux, il est à bout, il ne peut plus, il cherche une nouvelle forme de vie en quête de liberté. Ahouvi, « Mon amour » en hébreu, est une bouleversante histoire d’amour déliquescente entre un Français, Virgile, et une Israélienne, Tamar. C’est elle qui nous raconte leur histoire depuis le premier jour. Sur scène, leur chien, Petit père, joue le rôle du médiateur. Yuval Rozman, militant israélien pour la paix en exil en France, met en scène la séparation d’un couple face à la violence et à la destruction.

mar. 21 + mer. 22 + jeu. 23.01.25 > 20h
Anglet > Théâtre Quintaou

Théâtre
Durée : 2h

Tarifs

  • Enfant & adhérent 15-25 ans : 10 €
  • Adhérent réduit : 14 €
  • Adhérent classique : 18 €
  • Tarif plein : 26 €
Placement libre

La presse en parle

« Ahouvi signifie "mon amour" en hébreu. Et de l’amour, le théâtre du dramaturge Yuval Rozman en regorge. Un amour loin d’être doux et tranquille, mais qui se présente plutôt comme un sentiment brut, écorché, torturé, impossible. [...] Tout en finesse et en équilibre, ce théâtre du quotidien oscille en permanence entre le drôle et le drame, le léger et le grave. »

Christophe Candoni, Sceneweb

Écriture, mise en scène : Yuval Rozman / Assistant à la mise en scène, relecture et regard artistique : Antoine Hirel / Avec : Stéphanie Aflalo, Roxanne Roux, Gaël Sall, Yova (le chien) / Avec la participation d'un couple d’amateurs / Création présence animal au plateau : Judith Zagury - ShanJu Lab / Scénographie, création lumière : Victor Roy / Création sonore : Quentin Florin / Chanson du chien : Stéphanie Aflalo / Costumes et regard exterieur : Julien Andujar / Régie générale : Christophe Fougou / Renfort costumes : Céline Thirard / Stagiaire à la mise en scène : Hao Yang / Construction décor : atelier de construction du Théâtre du Nord / Administration, production, diffusion, communication : AlterMachine / Camille Hakim Hashemi, Erica Marinozzi, Marine Mussillon

Production : Cie Inta Loulou
Coproduction :  le phénix Scène nationale Valenciennes, Pôle européen de création / Maison de la culture d’Amiens, Pôle européen de création et de production / Théâtre Ouvert / Monfort Théâtre / Théâtre du Rond-Point, Paris / Théâtre de Lorient – Centre dramatique national / Théâtre Garonne, Scène européenne Toulouse / Maison de la culture de Bourges – Scène nationale / Théâtre du Nord – Centre dramatique national Lille-Tourcoing
Accueil en résidence d’écriture : Institut français de Chine / Montévideo Marseille / La Chartreuse de Villeneuve lez Avignon – Centre national des écritures du spectacle / Le 104-Paris
Avec le soutien de : DRAC Hauts-de-France – Ministère de la Culture / Région Hauts-de-France / SPEDIDAM
La compagnie Inta Loulou est conventionnée par le Ministère de la culture – DRAC Hauts-de-France. 

C’est le temps du mythe qui rejoint la réalité. Je suis un voleur.

Je vole la vie, la mienne et celle des autres, et je les mélange avec la fiction. La fiction, c’est ma libération. En utilisant le trouble, l’humour et l’autodérision, ce récit prend la forme féroce d’une histoire d’amour et relate la rupture d’un couple. Elle s’appelle Tamar, elle est israélienne. Lui, c’est Virgile, il est français. C’est la contradiction intérieure et la complexité dans la vie de ce couple qui m’intéresse. Une histoire qui raconte, de façon clandestine, ce que c’est que d’être étranger dans un pays et les répercussions que cela peut avoir dans les relations ambiguës et irrégulières avec son pays natal. Il s’agit d’affronter la violence quotidienne, cachée et discrète, celle qui nous fissure jusqu’au point de devenir notre propre ennemi. Il s’agit de revivre l’échec de cette histoire d’amour, d’un point de vue personnel et politique : avoir le courage de vivre l’écrasement de l’utopie et trouver sa voix.

Je ne suis pas là-bas. Mais l’espace est toujours vivant dans mon corps.

J’habite en France depuis 9 ans quand je commence à écrire Ahouvi, au début de l’été 2021. Pendant ce temps d’écriture solitaire, pendant ce dialogue intime où je cherchais le diamant, puis où je cherchais à nettoyer la poussière, la terre de ce diamant, j’étais inquiet. Une question me hantait : partir ou rester ? Face à la montée du nationalisme en France, les choses ont pourtant radicalement changé pour moi en tant qu’auteur : je veux rester en France, je veux parler d’amour, de l’amour que j’ai pour la France et de l’inquiétude que je ressens pour l’avenir de ce pays. C’est ici que je me sens plus libre, plus fragile, plus vivant. Ce pays est mon refuge mais j’ai peur de ne plus pouvoir rester ici. Je ne vois plus la France avec les mêmes yeux, avec le même regard que quand je suis arrivé. Je ne sais pas où elle est. Je la cherche. J’ai besoin de parler d’amour parce que je suis encore ici. J’ai besoin de parler d’amour pour me préparer au moment où l’on se séparera, au moment où rien ne sera plus pareil. Il s’agit d’ouvrir sur des questions politiques : entrapercevoir le désintéressement puis l’abandon de la France depuis le processus de paix d’Oslo commencé en 1993. Sur le plan diplomatique, le gouvernement français était partagé entre une amitié bienveillante et une franche hostilité : démêler les apparentes contradictions de la politique française à l’égard d’Israël, comme à l’image des relations parfois complexes qu’entretient un couple.

Yuval Rozman