KA-IN
Groupe Acrobatique de Tanger & Raphaëlle Boitel
KA-IN
Groupe Acrobatique de Tanger & Raphaëlle Boitel
Raphaëlle Boitel imagine un ballet acrobatique spectaculaire pour les treize artistes du Groupe Acrobatique de Tanger. S’inspirant de leur histoire, la chorégraphe développe un univers émotionnel en clair-obscur que seule la couleur bleue de Chaouen viendra trancher. Un bleu vif et éclatant, symbole de mer et de ciel, de rêve et de sérénité. Le spectacle joue les équilibristes entre les rives de la Méditerranée, naviguant entre Europe et Afrique, cirque et ballet, tradition et modernité. Avec une puissante maestria, les jeunes circassiens exécutent une chorégraphie ciselée. Ils dansent et virevoltent en héritiers de la célèbre acrobatie marocaine. KA-IN est un cirque dansé, un élan de vie organique, puissant et drôle.
mar. 01 + mer. 02.04.25 > 20h
Anglet > Théâtre Quintaou (grande salle)
Tarifs A
- Enfant & adhérent 15-25 ans : 10 €
- Adhérent réduit : 16 €
- Adhérent classique : 26 €
- Tarif plein : 34 €
Mise en scène, chorégraphie : Raphaëlle Boitel/ Avec : Hamidou Aboubakar Sidiki, Mohcine Allouch (danseurs hip-hop b-boys), Hammad Benjkiri (porteur), Zhor El Amine Demnati (danseuse hip-hop b-girl), Achraf El Kati (acrobate), Bouchra El Kayouri (acrobate, équilibriste, chanteuse), Youssef El Machkouri (acrobate, porteur), Mohammed Guechri (danseur hip-hop), Hamza Naceri, Kwatar Niha (acrobates), Youssef Salihi (danseur hip-hop, popping), Hassan Taher (acrobate, équilibriste), Mohammed Takel (Acrobate, jongleur) / Collaboration artistique, lumière, scénographie : Tristan Baudoin/ Assistante mise en scène : Sanae El Kamouni/ Création musicale : Arthur Bison/ Coach chorégraphique, training : Mohamed Rarhib, Vassiliki Rossillion/ Complice à la technique en création : Thomas Delot, Nicolas Lourdelle, Anthony Nicolas / Renfort plateau et son : Joël Abriac / Direction technique : Laure / Chargée de production et de logistique : Romane Blandin / Production, diffusion : Jean-François Pyka/ Administration, production, développement : Aizeline Wille / Direction du Groupe Acrobatique de Tanger : Sanae El Kamouni
Coproduction : PNC Normandie La Brèche Cirque Théâtre Elbeuf / L’Agora, PNC Boulazac / Château Rouge, Scène Conventionnée d’Annemasse / Scène de Bayssan Scène en Hérault, Béziers / EPPGHV La Villette / Train Théâtre, Scène Conventionnée de Porte Les Valences / Institut Français Maroc / (en cours)
Partenaires : Ministère de la Culture, DGCA / DRAC Île-de-France (en cours) / Région Île-de-France (en cours) / SPEDIDAM (en cours)
Pour le meilleur ou pour le pire, les pas de l’Homme ont toujours été guidés par une inébranlable curiosité, un insatiable désir de savoir ce qu’il y a « de l’autre côté ». Surplombant le détroit de Gibraltar, avec les côtes Espagnoles en guise d’horizon, passage entre l’Afrique et l’Europe, entre le nord et le sud, cosmopolite, énigmatique et envoutante, de par son histoire et sa situation stratégique, Tanger incarne mieux que tout endroit la question de la proximité et de la distance, du franchissement, du saut dans le vide, dans l’inconnu. Au fil des siècles et de façon quasi mythique, La ville a cristallisé la quête d’une vie nouvelle et de libertés, le désir d’ailleurs et l’affranchissement des carcans qu’on ne supporte plus. C’est cette quête, dans laquelle en cherchant ailleurs, l’Homme se cherche avant tout lui-même, qui servira de fil rouge à cette création. Pour explorer cette question chorégraphiquement, je partirai de la structure d’un groupe, organique, solidaire, puissant, porteur, rassurant, écrasant, bouillonnant, aliénant, uniformisant, un chœur de nomades de la vie, duquel je pourrai extraire des individualités. Celles-ci incarneront les questions de l’identité, de l’individualité, du courage, du lâcher prise ou de l’affirmation de soi. Des êtres coincés, contraints, qui combattent leurs peurs profondes en ne regardant que vers l’ailleurs. Pour cela, j’axerai le travail sur une écriture particulièrement chorégraphique, sous la forme d’un ballet acrobatique spectaculaire. Un cirque qui passera par le rythme et le(s) corps avant de passer par les agrès, et qui soulignera les capacités et le potentiel exceptionnels de l’Homme quand il s’agit du dépassement, de franchir l’obstacle. La culture berbère, ses mystères et son mode de vie sera une des boussoles du projet. La majeure partie de la population marocaine et Tangéroise est issue de ce peuple nomade, désigné sous le terme « Amazigh », qui signifie « l’Homme libre ». Les premiers acrobates marocains étaient également berbères. Ils accompagnaient les caravanes et développaient des figures pyramidales qui permettaient de voir par-dessus les murailles, ou de repérer les ennemis au loin. Porté par l’ADN de cette acrobatie et de ses origines : terrienne, bondissante et qui repousse les limites de l’équilibre et de la cohésion, se composera une écriture dans laquelle les portés, sauts et impacts permettront de faire s’effondrer les murs. J’inscrirai le vocabulaire physique dans l’esthétique de la Cie : une scénographie où se mêleront la matière du sable et une lumière dramaturgique et émotionnelle qui cisèle le noir. Un sable coulant, désorientant, étourdissant, qui s’immisce partout. Un univers visuel émotionnel en clair-obscur que seule la couleur bleue, inspirée des bleus du Maroc, symbole de rêve, de sagesse, de mer, de ciel, de vérité, de sérénité, viendra trancher. La figure du cercle, qui évoque les cycles ou le temps qui passe, la mort, la renaissance, symbole d’unité ou de perfection, sera omniprésent dans l’écriture de la pièce, de manière subliminale ou métaphorique, dans les éléments scénographiques comme les figures acrobatiques. Les costumes se fonderont complètement dans l’esthétique générale. Imaginés sur une base de grands drapés issus du savoir-faire marocain, ils seront, au même titre que la lumière, un élément dramaturgique situé entre l’accessoire et l’objet totem, incarnant l’uniformisation dont il faudra se défaire. La musique originale, costume et décor du temps, se composera en plus de l’instrumentation, avec l’utilisation d’échantillons sonores issus du chant des dunes, de dialectes ou musique berbère. Nourrie de tous ces éléments, j’imagine cette pièce comme un cirque dansé, élan de vie organique, puissant et drôle. Il s’agit pour moi de rencontrer une acrobatie historique à travers des artistes d’aujourd’hui. Et sans tomber dans les clichés, de rendre hommage à une culture et une âme qui incarnent le cri de ce que nous sommes. En parlant des hommes libres, il s’agit de parler de nous tous.
Raphaëlle Boitel